Une équipe du CERAP représentée par A. Lieutaud, I. Bertrand et C. Courraud s’est déplacée à la Nouvelle Orléans en Louisiane (USA), pour y présenter des recherches sur la fasciathérapie et la gymnastique sensorielle lors du FRC organisé par la Fascia Research Society.
Ce congrès mondial se déroule tous les 3 ans et rassemble les chercheurs et praticiens du monde entier dans le domaine de la recherche sur les fascias et des thérapies qui impliquent le fascia.
La 7ème édition du Fascia Research Congress s’est déroulée en 2025 à la Nouvelle Orléans en Louisiane, et n’a pas échappé à la règle avec 560 congressistes, 150 présentateurs (communications orales, posters et workshops) et 7 conférences principales.
La fasciathérapie MDB a toujours été présente à ce rendez-vous depuis la première édition en 2007. Cette présence constante est capitale car elle permet de valoriser notre pratique à travers les différentes communications scientifiques acceptées depuis 2007. Cela demande un effort et un travail en amont pour être prêt à participer au concert international des fascias. Les recherches menées au sein du CERAP/UFP et le soutien des associations professionnelles (FasciaFrance et la FEPAPP) sont indispensables pour rendre possible cette participation.
Grâce au concours de tous, cette année a été fructueuse puisque nous avons pu présenter 2 communications orales, 2 posters et 1 workshop.
Si, pendant les premières éditions, les travaux présentés portaient sur la fasciathérapie, cette année a permis de mettre en avant pour la première fois, la gymnastique sensorielle et son intérêt dans l’éducation et la thérapie des fascias. Elle a ainsi commencé à trouver sa place dans le champ des fascias et être partagée avec l’ensemble des congressistes.
- Que retenir de ce congrès ?
Concernant les conférences plénières, il est à noter que les présentations portent toujours autant sur l’anatomie des fascias et l’étude des propriétés biomécaniques de ce tissu avec les implications dans le mouvement et la thérapie manuelle (Stecco A et C, Driscoll, …).
Nous avons toutefois pu entrevoir cette année une nouvelle orientation vers la dimension sensorielle du fascia et plus particulièrement
- Les relations entre fascia et système nerveux autonome, par Robert Schleip, qui a présenté les relations entre système nerveux, fascia et immunité,
- par Gil Hedley qui a présenté le contexte anatomique du nerf vague,
- par Stephen Porges qui a tenté d’établir des liens entre fascia/système nerveux autonome et la théorie polyvagale. Cette dernière intervention a été particulièrement intéressante car elle met l’accent sur l’importance de la sensibilité sur la perception de soi.
Les diverses communications orales et ateliers étaient réparties dans plusieurs salles et il nous a été difficile d’assister à tout mais nous avons pu tout de même observer une très grande hétérogénéité des thématiques dont certaines étaient parfois assez éloignées des fascias alors que d’autres étaient plutôt orientées vers des domaines proches de nos pratiques en parlant de présence, d'intéroception ou encore de conscience corporelle et de mouvement intégratif.
- Quelles retombées possibles pour nos pratiques ?
Un congrès est aussi l’occasion de rencontrer les chercheurs et les cliniciens du monde entier et cette année l’organisation a eu la bonne idée de créer des task force, des groupes de travail qui auront pour projet de développer la recherche et d’éditer des recommandations dans des domaines tels que l’oncologie, la thérapie manuelle ou encore l’éducation à la science des fascias. Nous avons eu la chance de pouvoir participer à ces task force et nous aurons à cœur de contribuer à ces différents projets.
Nous avons aussi eu l’occasion de rencontrer le comité directeur de la FRS avec qui nous avons pu échanger sur les collaborations possibles.
Nous avons ainsi discuté de la possibilité de diffuser les vidéos de notre 1° congrès international de fasciathérapie, auprès des membres de la FRS, nous avons également pu faire part de nos propositions pour faire avancer la recherche sur les fascias avec, à la clé, des webinaires sur notre manière de faire de la recherche et notre abord de la thérapie des fascias et enfin nous avons échangé sur l’organisation du prochain FRC en 2028, le lieu n’étant pas encore décidé.
- Que dire de nos communications ?
C’est toujours un challenge excitant de présenter nos travaux auprès d’un public international qui est encore peu au fait de nos pratiques et de plus en anglais, mais nous pouvons dire que la mission a été remplie. Les deux communications orales d’I. Bertrand et d’A. Lieutaud se sont déroulées dans la salle principale avec la modération de Fabiana Silva, présidente de la FRS.
Le workshop sur la gymnastique sensorielle a fait le plein et les 80 participants ont réellement été interpellés par la lenteur et la profondeur de notre pratique. Les retours ont été enthousiastes à tel point que des participants ont demandé s’il existait des cours en ligne pour apprendre !
Enfin, cette année était assez particulière et a montré que nos travaux étaient appréciés puisque C. Courraud a été invité à réaliser une modération d’une session pratique de thérapie manuelle.
Notre présence dans ce congrès s’est également faite par la mise à disposition d’un flyer préparé par FasciaFrance et glissé dans les sacs des congressistes qui présentait la fasciathérapie et les différentes associations et écoles internationales.
- Et maintenant ?
Nous avons noté que la recherche et la collaboration plus directe avec nos collègues du monde entier et avec le comité de la FRS est essentielle pour nous donner encore plus de consistance et de poids. Il est donc nécessaire d’être présent dans les échanges qui auront lieu au sein des task force, il est également primordial de continuer la recherche et préparer le prochain FRC 2028 et, enfin, il est possible de participer plus à l’activité de la FRS par les contacts personnels établis avec les membres du comité directeur.
Les axes présentés lors de congrès nous ouvrent des perspectives. La conférence de S. Porges comme nous l’avons évoqué plus haut, tout comme la conférence de S. Hitzmann et de C. M Davies et les ateliers de mouvement, de toucher et de méditation, centrés sur la conscience du corps et du mouvement montrent que toutes nos pratiques, et non exclusivement la fasciathérapie, peuvent tout à fait se faire une place dans le concert international des thérapies et de l’éducation du fascia. Nos participations aux différentes task forces (méthodes de recherche, et introduction des sciences du fascia dans les cursus de formation) devraient préparer cet avenir et nous permettre aussi de contribuer plus activement à la diffusion des connaissances du fascia souhaitée par la FRS en devenant un relais pour le monde francophone à travers nos congrès et nos actions auprès du public et des professionnels du soin.
Et, nous avons retrouvé sur place Laure Zago, chercheuse en neurosciences au CNRS de Bordeaux, qui était intervenue lors de notre congrès de mai.
L'équipe du CERAP représentée par A. Lieutaud, I. Bertrand et C. Courraud a pris le temps de partager cet événement à travers un blog et un compte-rendu en français et en anglaises accessible à tous.
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