Lors du congrès du Réseau International Francophone de la Recherche Qualitative (RIFReQ) qui s'est tenu à Montpellier en 2015 sur le thème "Prudence empirique et risques interprétatifs", Béatrice Aumônier a donné une conférence sur la démarche méthodologique en analyse secondaire qu'elle a déployé dans sa recherche doctorale sur la pensée sensible et qui fait preuve à la fois d'une grande originalité et d'une véritable opérationalité. Cet article a été publié fin 2016, dans un Hors Série - Les Actes, de la revue Recherches Qualitatives, n°20.
Résumé
Le vécu expérientiel inattendu et surprenant d’une pensée devenue sensible, entre résonance corporelle et raisonnement lors d’une épreuve orale d’examen en somato-psychopédagogie (janvier 2009) est à l’origine de ma recherche doctorale en cours. L’étonnement constitua une source de motivation pour comprendre quelles modalités autres de la pensée se manifestent dans l’expérience du Sensible. J’ai cherché à vérifier si des phénomènes comparables se retrouvaient dans l’expérience d’autres personnes et, dans cette perspective, étudié quarante et un journaux de formation produits par des étudiants/praticiens experts, en procédant d’une manière artisanale et non avec un logiciel, à une analyse secondaire qualitative. Dans ce cadre d’analyse, j’ai adopté une méthode d’inspiration phénoménologique via une dynamique catégorielle innovante d’anticipation/émergence (Bois, Bourhis, & Bothuyne, 2013), réalisant d’abord une analyse classificatoire, puis une analyse phénoménologique cas par cas. L’analyse herméneutique transversale, encore en chantier, semble porteuse de résultats prometteurs concernant les modes d’opérationnalisation de la pensée au contact du Sensible.
